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Le Parc National de Los Glaciares
(Patagonie, Argentine)
Heure locale


Vendredi 26 septembre 2008

 

Nous sommes vendredi et il me faut changer des traveller chèques à la banque. Car en Argentine, il y a beaucoup d'endroits où l'on n'accepte pas la carte de crédit (est-ce de la méfiance par rapport au système financier argentin qui plongea ce pays dans une profonde crise il y a quelques années  avec la parité 1 US$ = 1 peso ') . Quelle aventure ce matin pour obtenir du liquide : La première banque ( dont j'ai d'ailleurs déjà oublié le nom) m'indique qu'ils sont en panne d'informatique, la deuxième banque , Banco de Santa Cruz , elle, n'échange pas les traveller chèques (Sympa !) et la troisième banque est la bonne. Elle m'échange mes chèques contre de l'argent. Ouf ! Car demain je pars dans la brousse  (enfin, la Pampa !) pour quelques jours et ce n'est pas en rase campagne qu'on trouve un distributeur à chaque coin de rue. D'ailleurs , c'est un très mauvais plan que de retirer de l'argent dans un distributeur avec sa carte Visa. Ils vous retiennent 10% de la somme sous forme de commission ( j'ai vécu la chose l'autre jour au Chili !). Qui a dit que banquier était un métier de philanthrope !

 

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Il n'est que 8h30 lorsque je me mets en route en direction du Parque de los Glaciares , à une cinquantaine de kilomètre de El Calafate. Les municipalités ont la fâcheuse tendance d'installer des gendarmes couchés un peu partout ( Attention à El Calafate, ils sont particulièrement dangereux à la sortie de la ville sur la route N°11).

On ne rencontre pas beaucoup d'automobilistes sur la route. Seuls quelques fourgons ou autocars transportant des touristes se rendent à vive allure au parc.

Je longe le Lago Argentino (Lac Argentin) , d'une superficie de 1600 km². C'est le plus grand lac d'Argentine (et le troisième d'Amérique du Sud). Sa longueur est de soixante kilomètres et sa largeur est d'environ 14 à 20 kilomètres , selon les endroits. Ses eaux sont d'une rare couleur laiteuse. Ce lac conduit au fleuve Santa Cruz (qui se déverse dans l'océan atlantique).

Le Parque de los Glaciares a été créé en 1937 , sur une superficie de plus de 120000 hectares. A l'entrée du parc , on vous remet une carte des lieux ainsi qu'un sac plastique prévu pour déposer vos détritus. En effet, le parc sensibilise les visiteurs sur la nécessité de maintenir propres les lieux et des pancartes nous le rappellent souvent et en plusieurs langues.

Une route asphaltée très sinueuse conduit au Glaciar (glacier) Perito Moreno . Il est donc inutile de foncer sur la route. Autant admirer le paysage. Des lapins traversant parfois la chaussée, vous éviterez ainsi de les tuer ( Si vais  -civet- trop vite, moi écraser lapin !) ainsi que rentrer dans les décors ( avec le risque du « coup du lapin » !).

 

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Rivière Mitre

 

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Des restes d'icebergs flottant sur le Brazo Rico me laissent penser que je ne suis plus très loin du fameux Glaciar. Et soudain, au détour d'une colline, le voici qui apparaît majestueusement.

 

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Ce glacier se trouve de part et d'autre de la Péninsule de Magellan ( Peninsula de Magallanes ) : 1,8 km sur la gauche (Brazo Rico) et 2,4 km sur la droite ( Canal de los Tempanos ). Il mesure 250 km² ( presque la dimension de Buenos Aires !).Le Perito Moreno progresse ainsi dans ce cirque montagneux à la vitesse journalière de 2 mètres. Parfois, il s'effondre dans un brouhaha extraordinaire ( ce qui est arrivé tout à l'heure). Des pans de glace tombent alors dans l'eau pour la plus grande joie des touristes.

 

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Des morceaux de glace, délimités par la zone d'eau plus blanche près du glacier , résultat de la chute de celui-ci il y a quelques minutes.

 

On trouve , à la frontière de l'Argentine et du Chili, d'énormes masses glaciaires s'écoulant vers les vallées ou se jetant dans la mer ou les lacs (comme le Périto Moreno).C'est que le climat se révèle très rude dans cette partie du monde : Vents extrêmement violents et précipitations très abondantes.

Le front du glacier Périto Moreno vint buter pour la première fois contre la Péninsule de Magellan en 1947, interdisant ainsi aux eaux du Brazo Rico et du Canal de los Tempanos de circuler. S'engagea alors un long travail des eaux, sapant le glacier à son soubassement. Et occasionnant en partie l'effondrement de celui-ci.

 

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Ci-dessus , on peut observer ,à l'extrême gauche un morceau du Cerro Moreno ( 3700 mètres) ( voir photo ci-dessous), puis le Cordon Metrobelli , puis ( à droite) le Cerro Catedral. La photo est prise depuis la Péninsule de Magellan. Au pied de cette mer de glace se trouvent le Brazo Rico ( à gauche) et le Canal de los Tempanos ( à droite) ( photo ci-dessus) ressemblant à une falaise.


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Sur la gauche de cette mer de glace, on peut aussi observer la Cascada Margarita (ci-dessous)

 

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Un peu plus à droite de cette cascade , se trouve le Glaciar Olrog (ci-dessous, la coulée de neige au centre de la photo)

 

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La hauteur des falaises de glace atteignent de 50 à 70 mètres ( les parois immergées atteignent , elles, même 180 mètres !)

Cette coulée de glace s'étend sur une profondeur de 14 kilomètres.

 

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Sur place , il ne fait pas si froid : 10,5°. Mais mieux vaut se couvrir c'est l'effet du vent fort donne une sensation de froid vif. Actuellement, le parc profite de la basse saison pour entamer la réfection d'une partie du circuit d'accès au Glaciar. Mais cela ne gêne aucunement les touristes qui accèdent à celui-ci par des passerelles.

 

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Francisco Pascasio Moreno naît à Buenos Aires le 31 mai 1852. Il reste aujourd'hui l'un des plus grands pionniers de Patagonie. Il décèdera le 22 novembre 1919 , pauvre et oublié de tous, alors qu'il préparait son dernier voyage en Patagonie.

Il aura été tour à tour écrivain, journaliste, connaisseur des Indigènes. Désintéressé, il restera malgré tout un patriote dans l'esprit de nombreux argentins.

Son premier voyage, il le fera dans le Sud à l'âge de 21 ans.

Il sera le premier argentin à atteindre le Lac Nahuel Huapi , en remontant le Rio Negro en 1875.

Il sera ensuite le premier à remonter à la source de la rivière Santa Cruz ( dans les cordillières) en 1879.

En 1903, il fera don au pays de 7500 hectares de terres qui lui avaient été offertes par le gouvernement, en reconnaissance de son travail ( terres jouxtant le Lac Nahuel Huapi). Ce don permettra la création du premier parc naturel argentin.

 

 

J'ai du mal à quitter un si bel endroit. Ce glacier est si captivant. Je reprends la route à contre coeur , en direction de la sortie du parc , laissant les nombreux touristes attablés dans un vaste restaurant dominant le glacier.

Sur le chemin du retour , je passe à Punta Bandera , petit village d'où partent des croisières en direction d'autres glaciers. C'est le bout de la terre. La route se terminant , il me faut revenir sur mes pas pour rentrer à El Calafate.

 

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Parque Nacional Los Glaciares  : Accès depuis El Calafate par la RN 11 ( 50 kms). Tarif d'entrée : 40 pesos. On vous remet une carte des lieux et un sac en plastique pour mettre vos déchets (que vous emporterez avec vous).

Les derniers kilomètres permettant l 'accès au Glacier ne sont pas asphaltés ( piste rocailleuse mais en bon état).

 

 

A demain ! !



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