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Les papillons Monarques au Mexique
(Etat du Michoacan, Mexique) |
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Lundi 3 janvier 2011
Il est une excursion qu'il ne faut pas manquer de faire entre novembre et février : La migration des papillons monarques au Mexique. Ils descendent par millions et comme par magie, sans boussole ni carte routière, depuis le Canada et la région des grands lacs aux Etats-Unis jusqu'au Mexique où ils viennent prendre leurs quartiers d'hiver, bien au chaud. Ces insectes fabuleux viennent ainsi procréer dans les forêts de sapins sacrés de l'état de Michoacan , à 200 kilomètres à l'ouest de Mexico. Le papillon monarque est caractérisé par sa couleur, sa beauté, son pouvoir polénisateur et son facteur d'équilibre écologique. De couleur orange veiné de noir, le papillon femelle est toutefois plus marron. Son envergure est de 8,5 à 12,5 cm pour un poids de 0,5 gramme. Au départ, le Monarque est une chenille très colorée, annelée de blanc, jaune et noir. Ce papillon compte peu de prédateurs mais se protège de ses ennemis en se rendant toxique grâce à la consommation de plantes choisies ( dont les asclépias).
L'un des aspects les plus curieux de la migration des Monarques est que leur voyage du Sud au Nord se fait sur plusieurs générations alors que la voyage du Nord au Sud, lui, s'effectue sur une seule. Ils vivront ainsi en état d'inactivité durant tout l'hiver dans les forêts d'oyamels ( sapins sacrés) du Michoacan. Ils se regroupent en essaims la nuit ( ci-dessous) et s'envolent le jour si la température est suffisamment élevée. Ce cycle est nécessaire et permet aux Monarques de reprendre des forces pour la reproduction qui a lieu au mois de mars , juste avant de repartir vers le Nord.
Les raisons de cette migration et le lieu de migration restent une énigme. Le Monarque est menacé et sa situation est préoccupante au Canada. Le développement de l'agriculture industrielle, l'utilisation de pesticides ( les OGM de type Bt lui sont fatals), et la réduction des zones de culture des asclépiades constituent les principales raisons de sa disparition. Dans l'état de Michoacan, le déboisement et l 'érosion des sols des forêts de sapins menacent également ce papillon. Le développement de l'écotourisme de ces zones est un des moyens de favoriser sa protection.
Le papillon monarque résiste très bien aux conditions climatiques ce qui lui permet une longévité exceptionnelle: Neuf mois, au lieu de 24 jours pour ses autres congénères. C'est en 1975 qu'on découvrit que le Monarque vivait dans les forêts du Michoacan , région montagneuse située à une altitude de 3300 mètres, avec des températures avoisinant souvent le 0. Ce papillon au sang froid s'adapte en réduisant alors son activité et en accumulant des réserves qui lui permettront ensuite de migrer à nouveau vers le Nord. Son besoin de chaleur le pousse à migrer jusqu'au Mexique afin d'obtenir la maturation sexuelle nécessaire à sa reproduction après leur hivernage. Il rentrera ensuite vers le Nord où il terminera sa vie.
Panorama de « la Casa del Japonès », nom donné en souvenir d'un scientifique japonais qui vécut dans cette forêt pendant quelques années afin d'observer la nature.
Chaque année, ce sont donc des millions de Monarques qui effectuent un voyage de 4000 kilomètres , du nord au sud, traversant une partie de l'Amérique Nord. Ils se nourrissent en chemin d'asclépiades, plantes vénéneuses qui les protégeront des prédateurs et leur donneront leur superbe couleur orangée. Ils parcourent ainsi 25 à 35 kilomètres chaque jour en butinant , et multiplient ainsi par six leur poids d'origine avant leur arrivée à destination, dans les forêts du Michoacan qu'ils enrichissent considérablement en fruits, plantes et fleurs grâce à leur fort pouvoir de pollinisation millionnaire. Lors de sa reproduction,le Monarque femelle dépose 30 à 50 oeufs dans les asclépiades, qui donneront des chenilles 4 à 12 jours plus tard. Ces chenilles se nourriront de la même plante et changeront plusieurs fois de peau au cours de leur existence. Puis, chaque chenille tisse autour d'elle un cocon où elle restera enfermée pendant les douze jours indispensables à sa métamorphose en papillon. Ce jeune papillon s'envolera vers le Nord début avril La reproduction du Monarque débute durant la deuxième quinzaine de février et va en s'intensifiant. Ils se reproduit et part ensuite mourir en Amérique du Nord.
Je choisis donc de partir avec l 'équipage pour passer une journée dans les forêts du Michoacan. Nous quittons notre hôtel à 6h00 afin d'éviter les embouteillages. Mexico est en effet une ville très rapidement engorgée. Nous nous trouvons alors dans l'état Distrito Federal de Mexico. A 6h50, nous atteignons l'altitude de 3035 mètres et pénétrons dans l'état de Mexico. Nous apercevons au loin sur notre gauche le Nevado de Toluca , volcan culminant à 4680 mètres d'altitude. Il est considéré comme le quatrième sommet du Mexique, et est situé à proximité de la Vallée de Toluca , autre grande ville située à 2600 m. Les routes sont très bonnes. Nous franchirons plusieurs péages jusqu'à notre arrivée à destination. Notre minibus est confortable et à 7h45, nous franchissons le fleuve Lerma, le plus long fleuve du Mexique avec ses 965 kilomètres de long. Un quart d'heure plus tard, c'est la pause petit déjeuner dans une cafétéria.
Les paysages traversés sont parfois pittoresques, comme cet âne coiffé d'épis de mais que nous croisons sur notre chemin.Nous atteignons notre camp de base à 10h00 , dans l'état de Michoacan. Après le petit déjeuner , nous avons rapidement quitté l'autoroute pour emprunter des routes nationales puis départementales, parsemées de ralentisseurs, appelés « topes ». Méfiez-vous de ces obstacles qui ne sont pas toujours signalés et peuvent occasionner des accidents Le camp de base a été rénové récemment et a été construit sur des terres appartenant à 36 familles mexicaines qui viennent ici pour vivre et travailler en journée. C'est le point de départ pour la marche en forêt qui nous conduira au sanctuaire des fameux papillons monarques, Sierra Chincua. On trouve sur place 18 petits restaurants typiques, 18 boutiques de souvenirs et d'artisanat , des toilettes et un bureau d'information sur les papillons monarques. Prudents, certains d'entre nous réservons des chevaux pour le trajet retour. Nous allons en effet marcher pendant une heure à pied, sur un sol très dénivelé. En altitude, mieux vaut avoir un certain souffle et prendre son temps pour parcourir les 3 kilomètres qui nous séparent du sanctuaire aux papillons. Nos efforts sont bientôt récompensés. Des milliers des papillons s'envolent sous nos yeux, où se posent à même le sol ( attention où vous mettez les pieds!). Les rayons du soleil ont sorti les insectes de leur léthargie et ont permis leur envol.
J'ai personnellement choisi de rentrer au camp de base à cheval. Pour un prix modique, on vous propose de monter des petits chevaux de montagne expérimentés dans l'escalade de terrains très accidentés. La promenade dure 45 minutes et permet d'avoir un autre regard sur les alentours. 13h50: De retour au camp, nous nous attablons dans l'un des nombreux petits restaurants familiaux existants, pour un repas fait de quesadillas (crêpes fourrées de légumes, viande et fromage), et d'une soupe aux champignons. Un détail surprenant: Le mais qui entre dans la composition de la farine servant à la pâte des quesadillas est bleu, et cela donne aux crêpes une couleur inattendue ( ci-dessous).
Nous terminerons notre visite par un rapide coup d'œil aux magasins de souvenirs. Des petites poupées faites en papier attirent mon regard ( ci-dessous). Il fait bon , le soleil tape juste assez pour réchauffer le fonds de l'air frais. L'air pur des montagnes nous invite à la sieste , mais nous n'en avons pas le temps. Il nous faut bientôt reprendre la route, pour de nouvelles aventures...
INFOS PRATIQUES
Emmanuel Marrant, notre guide ( à gauche sur la photo) et notre petite équipe.
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