Revoir le globe
Top


Exposition "Gengis Khan. Comment les Mongols ont changé le monde"
(Musée d'histoire, Nantes, Loire-Atlantique, France)
Heure locale

 

Lundi 13 novembre 2023

 

Cette exposition est la première en France consacrée à l’un des plus grands conquérants de l’Histoire : Gengis Khan. Ce guerrier hors du commun et son armée mongole édifieront un immense empire durant le XIIIème siècle, des plaines de Mongolie à l’extrême sud de la Chine, et de l’océan Pacifique aux confins du Moyen-Orient.

Le public sera comblé grâce à la présentation exceptionnelle d’objets issus des collections nationales de Mongolie dont un nombre important de trésors nationaux, certains d’entre eux n’ayant d’ailleurs jamais été montrés jusqu’alors en Occident.

 

A leur apogée, les Mongols contrôlèrent plus de 22 % des terres du globe, et Kubilaï, le petit-fils de Gengis Khan et grand khan des Mongols, devint alors empereur de Chine, fondant ainsi la dynastie Yuan et fixant la capitale chinoise à Dadu (actuelle Pékin). Et les années de conquêtes violentes pour constituer cet empire, d’établir la Pax Mongolica et de permettre le développement des relations commerciales, scientifiques et artistiques entre l’Orient et l’Occident.

Le propos de cette exposition est donc de retracer l’histoire de la création de l’empire mongol, l’un des plus grands empires terrestres connus, depuis l’unification des tribus nomades jusqu’à l’expansion vers les riches contrées de l’Est et de l’Ouest. Le visiteur y découvre également les interactions de l’Empire mongol avec les autres puissances en place, dont le royaume de France, et les principes innovants mis en place pour la gouvernance de cet empire.Il est enfin fait référence aux apports des Mongols et à leurs influences dans les domaines économique, artistique, scientifique, culturel et religieux sur les cultures de l’époque pour mieux comprendre le rôle majeur joué par Gengis Khan et ses héritiers dans ce qu’on pourrait considérer comme l’une des premières grandes mondialisations.

 

A l’issue d’années de guerres entre tribus mongoles dans les steppes de l’Asie centrale, c’est en 1206 que Gengis Khan fédère celles-ci en une puissante alliance qui sera le point de départ d’une expansion territoriale inégalée.

En 1227, c’est à dire au moment du décès de Gengis Khan, cette conquête mongole n’en est qu’à ses débuts, puisqu’elle sera portée par trois générations de guerriers nomades, aboutissant aux 13ème et 14ème siècles après J.C, à la domination de l’Empire mongol sur presque toute l’Eurasie, puis de la Corée à la Pologne, jusqu’à devenir l’un des vastes empires que le monde ait connu.

Plusieurs questions viennent à l’esprit : comment Gengis Khan et ses descendants parvinrent-ils à créer un tel empire ? Les Mongols étaient-ils vraiment les barbares sanguinaires que les chroniques de l’époque semblent décrire ?

 

Comment, à travers sa gouvernance, l’Empire mongol favorisa t-il les échanges économiques, scientifiques et culturels dans un nouveau système-monde ? Et tout en élargissant ces échanges, comment les Mongols changèrent-ils le monde et quelle est leur contribution à l’écriture de l’histoire de l’humanité ?

 

Le début du parcours de l’exposition fait allusion à la visite en Europe de Raban Bar Sauma, l’envoyé du grand khan en 1285- 86. Cet envoyé s’arrêtera au royaume de France pour offrir au roi Louis IX (Saint Louis) une chasuble dite de sainte-Aldegonde de la part de l’Empereur mongol, Mongka. Cet étonnant tissu comporte des motifs de perroquets aux ailes concentriques surmontés d’une fleur de lys (ci-dessous en photo).

 

Qu’y avait-il avant Gengis Khan ?

Les immenses territoires étaient dominés par le monde des steppes : l’exposition aborde les steppes à mammouths, le milieu naturel qui prévalait aux origines, ainsi que les rennes, élans et cerfs qui peuplaient ces grandes étendues. Les cerfs sont des animaux magiques qui accompagnent les esprits des défunts vers l’éternel ciel bleu. Lors de funérailles, on place deux paires de cerfs aux quatre coins du chariot funéraire. Ces objets en bronze sont principalement utilisés à des fins rituelles. D’une qualité artisanale remarquable, « l’épée des cieux » porte un pommeau orné d’une tête de cervidé. Là encore, l’esprit du cerf est invité à protéger celui qui le possède et accompagne le défunt dans l’au-delà. Cette épée est donc un symbole de puissance et un marqueur de rang social.

Dans les hauts plateaux mongols, chaque végétal, animal et minéral possède un esprit. Le chamane, lui, joue le rôle d’intermédiaire avec l’invisible en pratiquant notamment l’art divinatoire en lisant les signes de la nature. Lors de ses transes, il accède aux mondes parallèles des esprits afin de maintenir l’équilibre dans les steppes. La tribu lui demande toujours conseil avant de prendre une décision.

Le cheval mongol est également un animal incontournable. Petit cheval de selle trapu, c’est un animal docile une fois dressé, ce qui en fait le compagnon idéale des nomades. Capable de porter de lourdes charges, il peut marcher entre 50 et 60 km par jour.


 

Parmi les anciennes peuplades des steppes, on note la présence des Xiongnu, confédération de peuples nomades venue de l’actuelle Mongolie dont la mention apparaît pour la première fois vers 245 avant J.C. Chez les Xiongnu, on trouve des cavaliers, des sédentaires et des orfèvres. Ces peuples ont même leur route de la Soie.

 

Sont ensuite abordés les Türk et leur route de la Soie, la tombe de Shoroon Bumbagar et le mémorial de Khossö Tsaidam. Sur place, le visiteur pourra admirer le diadème d’ une couronne d’or (ci-dessous) qui fut à l’origine composée de nombreuses pierres semi-précieuses. Ce diadème fut retrouvé dans la sépulture de l’empereur Türk Bilga Kagan. Richement travaillé et décoré, l’objet arbore en son centre un soleil étincelant, un symbole majeur dans la culture des steppes renvoyant à la création du monde.

 

Les Kitan-Liao sont aussi évoqués à travers un masque funéraire : souvent réalisés en or, argent ou bronze, les masques mortuaires Liao, directement cousus sur le linceul du défunt, témoignent d’un art funéraire somptueux. Et de nombreuses tombes Liao de posséder ainsi un riche mobilier funéraire dans lesquels on retrouve des influences nomades.


 

La seconde partie de l’exposition est consacrée à Gengis Khan, dont on peut admirer un portrait impérial (en photo ci-dessous) réalisé sous la dynastie mongole de Chine, les Yuan, après la mort du grand khan en 1227.On y retrouve les codes esthétiques chinois liés au culte des ancêtres. Gengis Khan porte une robe monochrome, le deel, fin vêtement traditionnel des steppes, et une délicate coiffe en cuir. Sa longue barbe témoigne de sa sagesse et de sa grandeur.

 

Le cheval figure ici comme symbole de la conquête et le visiteur pourra admirer des œuvres picturales ayant pour thème cet animal, figure centrale de la peinture chinoise tout particulièrement sous les dynasties Tang, Song et Jin. Sous les Yuan dynastie mongole chinoise, les peintres chinois renouvèlent le genre, à l’instar de Zhao Mengfu ou Liu Guandao, répondant ainsi aux goûts de leurs commanditaires tout en illustrant avec véracité le lien profond réunissant le cavalier à sa monture.

 

Lorsqu’on s’intéresse à l’histoire des Mongols, et à celle de l’immense espace dominé par leurs prédécesseurs, on comprend mieux la logique conquérante de Gengis Khan et les traits caractéristiques de l’Empire mongol. Le peuple turco-mongol dont est issu Gengis Khan descendrait des Xianbei (Hu de l’Est, pour les Chinois) et est constitué de pasteurs nomades qui pourchassent les Xiongnu au 2ème siècle avant J.C. Ces Huns d’Asie sont les premiers nomades à dominer un ensemble territorial et à y installer une capitale, Long Cheng.

Au 4ème siècle, c’est au tour de la confédération ruanruan de contrôler une région allant du Xinjiang à la Sibérie. Ce peuple de métallurgistes est aussi le premier à appeler leur chef Khagan (ou Khaan), un titre qui se différencie toutefois de khan (ou Grand Khan), titre supérieur correspondant à une dignité impériale européenne.

 

En 552, les Kokturks s’emparent du territoire( qui s’étend du Caucase aux côtes de la Mer Jaune) et imposent le concept du chef au mandat divin, homme-providence vouant son existence à la soumission des peuples étrangers. Leur système administratif sera d’ailleurs repris par les Mongols.

 

En 743,les Ouïgours prennent la relève et développent d’impressionnants échanges avec la Chine, avant d’être détrônés, en 840 par les Kirghiz.

Gengis Khan et le peuple mongol ont dans l’ensemble un héritage commun, l’Empire des steppes, caractérisé par un chef charismatique, protégé du Ciel éternel, le Möngke tengri. Dans le chamanisme mongol, le soleil et la lune sont les symboles de l’éternel ciel bleu, force de toute chose. La légende prétend que Gengis Khan aurait reçu son autorité directement de ce ciel divinisé. L’empereur et les deux astres sont, aujourd’hui encore, célébrés lors de cérémonies chamaniques dans les steppes.

 

Le parcours de l’exposition traite aussi de « L’Histoire Secrète des Mongols »,première œuvre littéraire de la culture mongole et source primaire importante pour l’histoire de l’Empire mongol fondé par Gengis Khan. L’ouvrage décrit l’enfance et les conquêtes de Gengis Khan selon le point de vue des Mongols. Il décrit ainsi les origines mythiques des mongols et celles de la famille de Gengis Khan.


 

Poursuivons notre visite avec la formation de l’Empire mongol : le génie de Gengis Khan sera de fédérer et soumettre tous les peuples apparentés aux Mongols, notamment les Tatars de l’ouest et les Naymans de l’est. En 1206, une assemblée plénière de tous les chefs de tribus, le kuriltaï, lui confèrera le nom de « roi universel » en mongol (Gengis Khan). Fort de cette légitimité, il envahira la Chine du nord entre 1207 et 1218. En mai 1215, il occupe Pékin, massacre la population puis rase la cité. Laissant des guerriers en Chine, sous l’autorité de Mukali, l’un de ses meilleurs généraux, il repart vers l’ouest pour châtier un vassal du peuple naïman, Kutchlug, et se retrouve dès lors maître de toute la Haute Asie et de la Chine du nord.

 

Le sultan turc du Khorezm, son plus proche voisin, ayant des visées sur la Chine, attaque Gengis Khan. Mal lui en prend car la riposte est effroyable et immédiate : écrasant les Kharezm-Shah et détruisant leur capitale, Gengis Khan fond sur Ghazni et le haut Indus, gouvernés par les Mamelouks de Delhi. Pendant ce temps, ses généraux attaquent le Caucase, la Crimée, Kiev et les Bulgares de la Volga.

 

Dans son Livre des Merveilles, Marco Polo donne une description de la guerre mongole : « Pour un long déplacement, ils n’emportent pas de bagages, chacun a seulement deux gourdes de cuir où l’on met le lait qu’on boit, une petite marmite en terre pour cuire la viande qu’on mange et une petite tente en cas de pluie. Si c’est nécessaire, ils chevauchent bien dix journées sans nourriture et sans faire de feu.Ils vivent du sang de leurs chevaux, car ils prennent une veine, font saigner le cheval, mettent la bouche sur la veine, en boivent jusqu’à ce qu’ils soient rassasiés, puis la bouchent ».

 

Que la guerre soit livrée contre les nomades ou contre les sédentaires, les soldats sont puissamment équipés : l’exposition offre d’admirer un casque avec oreillettes, fait de fer forgé et de cuir. On découvre aussi le sabre mongol, à la lame faiblement courbée, dont seule l’extrémité est à double tranchant (témoignant ainsi de l’utilitaire offensive, et de la mobilité des guerriers mongols à cheval).

Le haut de la lame est gainé de cuivre ou de laiton doré, tandis que la garde ronde en acier est ornée de motifs en forme de pétales rappelant les représentations religieuses omniprésentes au quotidien.

 

Affublé du titre de « souverain universel en 1206 lors de l’assemblée plénière du Quriltaï, le jeune Temüjin est désormais connu sous le nom de Gengis Khan. Comme nous l’avons vu plus haut, celui-ci va bâtir l’Empire mongol à la force du poignet, un empire qu’il gérera ensuite en s’inspirant du grand code qu’il a rédigé la même année. Ce code, qui porte le nom de Yasa, est un recueil politique et moral teinté de traditions ancestrales qui servira de référence à ses successeurs. Ses lois phares sont :

 

- La croyance en un seul dieu

- La tolérance religieuse, quel que soit le culte

- L’interdiction de l’accumulation de titres de noblesse (par humilité morale)

- L’organisation hiérarchique de l’armée mongole

- La peine de mort pour les cadres irresponsables

- L’obligation du service militaire

- Les modalités du pillage des vaincus

- Le travail forcé pour les exemptés de la guerre

- Les modalités de la chasse

- La peine de mort, le bâton ou l’amende pour vol

- Les modalités de l’esclavage (avec interdiction de mettre un ou une mongole en esclavage)

- Les modalités de l’hospitalité

- Les droits des femmes (participation aux conflits, au commerce et à la gestion des dots...)

- L’interdiction du trafic de femmes

- L’abolition du concept de bâtard

- La peine de mort pour adultère, pour viol et pour enlèvement d’épouse

- L’autorisation encadrée de la polygamie

- La peine de mort pour homosexualité

- La favorisation de l’abstinence

- La peine de mort pour sorcellerie, espionnage ou mensonge judiciaire

- La sélection annuelle de femmes recrutées pour l’empereur et sa famille.

 

Du point de vue militaire, Gengis Khan participe au développement des stratégies et des tactiques de combat : les liens étroits des clans mongols sont adaptés aux unités de combat en mettant l’accent sur le collectif (avec les recrues au centre et les vétérans sur les ailes).

 

En 1217, l’homme s’intéresse aux attaques de places fortifiées et se fait aider d’artilleurs chinois qu’il forme en corps d’armée. Il introduit aussi l’utilisation de la poudre à canon, de l’arc réflexe (similaire à l’arc recourbé, précis et efficace)et adopte le cheval des steppes endurant comme monture.

 

La tactique du harcèlement est préférée aux grands affrontements car elle démoralise l’adversaire. Ainsi ses armées chargent-elles l’ennemi en effectuant un repli juste avant d’entrer en contact avec lui, simulant ainsi une fuite et laissant l’adversaire poursuivre de manière désordonnée les armées en repli, lesquelles, une fois en terrain favorable, décochent des flèches par-dessus l’épaule pour décimer l’adversaire.

 

L’armée de Gengis Khan comporte 95000 hommes, redoutables cavaliers, archers et cavaliers archers menés par des chefs à poigne appliquant la stratégie et la tactique militaire du khan.


 

De son vivant, Gengis Khan partage son empire entre ses quatre fils, Djotchi, Djaghataï, Ogödei et Tolui, déjà administrateurs de leurs provinces (oulous) comme gouverneurs du pouvoir central. Les grandes villes des oulous sont alors gouvernées par des gouverneurs spéciaux directement placés sous l’autorité du grand khan.

 

A noter que les conquêtes successives aboutissent au dépeuplement de la Mongolie et au ralentissement de son développement par manque de main d’oeuvre (les hommes étant utilisés pour la guerre). Dans les pays sédentaires conquis, les Mongols massacrent les populations et détruisent les canaux d’irrigation des cultures afin de transformer les terres cultivées en pâturages, comme au Turkestan et en Chine du Nord.

 

L’empire, en constante évolution, crée les conditions d’une interaction croissante entre les nombreuses communautés sédentaires et les éleveurs nomades. Des régions du monde qui n’avaient eu que des contacts sporadiques et indirects se retrouvent alors, pour la première fois, sous une même gouvernance. Les Mongols financent la construction de villes, d’ateliers d’artisanat, et de lieux de culte tout en formalisant des réseaux marchands qui lient en un système-monde l’Asie, le Proche-Orient et les espaces slave et européen. Parallèlement, les khans ordonnent la construction d’observatoires et financent des travaux de recherche en astronomie et en cartographie : ainsi ils ne soutiennent pas seulement l’élargissement des échanges, mais contribuent directement à la connaissance du monde connu.

Le parcours de la visite souligne la tolérance religieuse de l’Empire mongol : le Livre des Merveilles de Marco Polo précise « Ils ont de grandes églises et abbayes qui sont aussi grandes qu’une petite cité et où il y a plus de deux mille moines de leur façon. Ils s’habillent plus décemment que les autres gens car ils ont la barbe et la tête rasée ».

Au XIIIème siècle, Guillaume de Rubrouck, un franciscain flamand envoyé par Saint Louis auprès du grand khan, fait allusion dans ses carnets de voyage à l’implantation des nestoriens à la cour du khan, même si leurs rites sont différents de ceux auxquels il est habitué dans le monde latin.

Le christianisme était déjà bien connu du monde des nomades de Gengis Khan. Au moins depuis les VIIème et VIIIème siècles, on relevait des présences chrétiennes, mais aussi musulmanes et bouddhistes, sur le plateau mongol. Et les princes mongols n’ont pas attendu le Moyen Âge pour découvrir la diversité religieuse. Non seulement, ils y étaient habitués, mais ils n’imposaient pas de choix à leurs sujets, ce qui est tout à fait singulier. De plus, ils reconnaissaient aux personnalités religieuses bouddhistes, musulmanes soufies et chrétiennes, nestoriennes, orthodoxes, arméniennes ou autres, le droit de ne pas partir à la guerre, afin de poursuivre leur activité spirituelle de prière. Les religieux étaient donc exemptés de service militaire mais aussi d’impôts, car on considérait que leur travail n’était pas « productif ». Ils pouvaient aussi se vêtir selon leurs usages. En échange, il leur était demandé de prier, d’enseigner dans des écoles religieuses, et de créer des bâtiments religieux, qui fleuriront dans la seconde moitié du XIIIème siècle et au XIVème siècle.


Durant cette visite on apprend enfin que la cour du khan adorait le débat religieux. Dans le nord du pays, il y avait beaucoup de franciscains, dans le sud, des dominicains, et l’histoire de ces deux congrégations était fortement liée à celle de l’Empire mongol, puisqu’ils sont nés à peu près au même moment. Des débats étaient organisés entre chrétiens, nestoriens, franciscains et dominicains, mais aussi avec les musulmans, les bouddhistes et les taoïstes. Guillaume de Rubrouck rapporte ainsi la conclusion d’un échange qui se voit tranché par le grand khan : « De même que Dieu a donné à la main plusieurs doigts, ainsi a-t-il donné aux hommes plusieurs voies. » Une reconnaissance du pluralisme religieux tout à fait caractéristique de l’esprit de l’Empire mongol.


 

 

La dernière partie de l’exposition parle du Grand échange, à travers notamment des voies du commerce mondial. Des échanges qui vont bien au-delà des frontières de l’empire.

 

En mettant en place un réseau politique et économique efficace dans toute l’Asie,ce qui favorisera à l’époque médiévale le commerce mais également les innovations artistique et scientifique, le chef mongol et ses successeurs auront effectivement changé le monde : ils s’assureront la main mise des routes de la soie, source de richesses inimaginables. Ils diffuseront par exemple des soieries tissées d’or, que l’on retrouve représentées dans les peintures de la Renaissance italienne.

 

Ils inventent aussi le bleu et blanc chinois dans le domaine de la porcelaine, à l’époque de la dynastie des Yuan : première dynastie dirigeante issue de l’extérieur de la Chine, la dynastie des Yuan constitue une période particulière pour la Chine et sa porcelaine. Les Mongols ne sont pas de simples conquérants mais aussi des influenceurs, en imposant par exemple le blanc, qui est leur couleur ethnique. Quant au bleu, il est l’une des couleurs favorites des musulmans (cette couleur symbolisait l’eau, « le trésor du désert »). Cette porcelaine bleue et blanche influencera peu à peu le style chinois et deviendra même extrêmement populaire au Moyen-Orient.

 

Outre des symboles de modernité comme la science, l’art, la médecine ou les mathématiques, ils créent les premiers observatoires en Chine et en Perse, instaurent aussi des relations diplomatiques, et font circuler des cartographes et s’intéressent à l’astronomie..
Nouvelles esthétiques et échanges intellectuels apparaissent enfin à travers les objets d’art d’une part, et des échanges forcés en matière de sciences et de technologies.

Décidément, cette exposition exceptionnelle n’a pas fini de nous surprendre...


 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Exposition « Gengis Khan. Comment les Mongols ont changé le monde », jusqu’au 5 mai 2024, au Musée d’histoire de Nantes, Château des ducs de Bretagne, 4 Place Marc Elder, à Nantes (44).

  • www.chateaunantes.fr

  • Catalogue : Les Mongols et le monde, l’autre visage de l’empire de Gengis Khan, 304 pages, environ 300 illustrations, 38€. Disponible à la boutique et sur l’e-boutique du château de Nantes.










 



Retour aux reportages







Qui Suis Je - Reportages - Médiathèque - Calendrier - Pays - La lettre - Contact
Site réalisé par Kevin LABECOT
Disclaimer - Version mobile